22 février 2008

Sarꓘozy, ce grand malade

Les Français ont un problème. Ils croyaient avoir un superprésident, un hyper­dirigeant capable de les sortir de la dépression et de la décadence, et voilà qu’ils ont écopé d’un président comme ils en ont déjà connu beaucoup d’autres : à savoir malade, limité, qu’il faut dorloter et protéger tout en s’organisant pour que la France tourne et que le gouvernement et les institutions fassent leur devoir. La situation n’a rien d’inédit : Pompidou et Mitterrand étaient déjà des présidents malades et diminués. Le premier est même mort avant la fin de son mandat. Quant à Chirac, il fut un obstacle paralysant pendant une bonne partie de sa présidence. La maladie dont souffre Sarkozy n’a pas la gravité du cancer de la prostate de Mitterrand, mais elle touche un organe vital s’il en est : l’ego. Celui du président est d’évidence atteint d’une hypertrophie probablement incurable. Plus on s’approche du 9 mars, date du premier tour des élections municipales, plus la nervosité des candidats du parti présidentiel augmente et plus on redoute les interventions de Sarkozy, susceptibles de faire perdre des voix à l’UMP. Le parti du chef de l’Etat est divisé à cause de tensions qu’il a lui-même créées. Le traitement qu’il a infligé en public aux uns et aux autres, y compris à certains de ses collaborateurs les plus proches, est digne du comportement d’un monarque bilieux et capricieux avec ses laquais. Même son actuelle impopularité est extravagante : elle ne s’explique pas par un train de réformes puisque ces dernières sont encore largement inappliquées. Elle s’explique uniquement par son comportement public. Un triomphe de sultan, seigneur en son sérail Le trône qu’occupe Nicolas Sarkozy a été imaginé par de Gaulle pour lui permettre d’être le troisième larron d’un monde bipolaire. Le président français voulait être un fier contrepoids occidental dans l’affrontement entre Washington et Moscou. Or Sarkozy, arrière-petit-fils libéral et proaméricain de De Gaulle (après le petit-fils, Chirac, et le fils, Pompidou), s’est installé sur le trône élyséen porté par son ambition personnelle et sa conception égotique de la présidence : il a par le fait encore accru les pouvoirs de la présidence. Et, une fois parvenu à ses fins, il s’est consacré à lui-même, comme un ado narcissique obnubilé par ses sentiments et ses plaisirs. Certes, le pouvoir peut en apporter beaucoup, mais la prudence conseille de ne pas trop en faire étalage. Sarkozy le téméraire fait tout le contraire et se vautre dans l’exhibitionnisme. C’est sur trois points précis qu’est venu se briser le personnage : l’économie, qui n’a pas enregistré la moindre amélioration depuis son arrivée ; son idéologie plus néocons, voire “théocons”, que gaulliste – en témoignent des prises de position sur la laïcité contraires à la culture de la République ; et sa vie privée, étalée dans les médias. En monarque thaumaturge qui par une simple imposition des mains devait augmenter le pouvoir d’achat, il a échoué au point de prononcer la formule maudite qui rompt les sortilèges : “Qu’est-ce que vous attendez de moi ? Que je vide des caisses qui sont déjà vides ?” En monarque philosophe, il a manifesté les plus fortes réserves vis-à-vis des traditions républicaines, en exprimant avec désinvolture son affinité intellectuelle avec le pape. Il n’a pleinement triomphé que dans le rôle de sultan, seigneur en son sérail, paré des atours qui passionnent un certain public – et manifestement aussi ses pairs. Le voilà fasciné par son propre pouvoir de séduction, son goût exquis et sa désinvolture. Mais ce triomphe-là a le don de déprimer beaucoup de Français car il rabaisse la République au niveau de la principauté de Monaco. Lluís Bassets - El País - Source: Courrier International Rien à ajouter, tout est dit

17 février 2008

Blessent mon coeur d'une langueur monotone...

Compagne savoureuse et bonne
A qui j'ai confié le soin
Définitif de ma personne,
Toi mon dernier, mon seul témoin,
Viens çà, chère, que je te baise,
Que je t'embrasse long et fort,
Mon cœur près de ton cœur bat d'aise
Et d'amour pour jusqu'à la mort:

Aime-moi,
Car, sans toi,
Rien ne puis,
Rien ne suis.

Je vais gueux comme un rat d'église,
Et toi tu n'as que tes dix doigts;
La table n'est pas souvent mise
Dans nos sous-sols et sous nos toits,
Mais jamais notre lit ne chôme,
Toujours joyeux, toujours fêté,
Et j'y suis le roi du royaume
De ta gaité, de ta santé!
Aime-moi,
Car, sans toi,
Rien ne puis,
Rien ne suis.

Après nos nuits d'amour robuste
Je sors de tes bras mieux trempé,
Ta riche caresse est la juste,
Sans rien de ma chair de trompé,
Ton amour répand la vaillance
Dans tout mon être, comme un vin,
Et, seule, tu sais la science
De me gonfler un coeur divin.
Aime-moi,
Car, sans toi,
Rien ne puis,
Rien ne suis.

Qu'importe ton passé, ma belle,
Et qu'importe, parbleu! le mien:
Je t'aime d'un amour fidèle
Et tu ne m'as fait que du bien.
Unissons dans nos deux cartes
Le pardon qu'on nous refusait
Et je t'étreins et tu me serres
Et zut au monde qui jasait!
Aime-moi,
Car, sans toi,
Rien ne puis,
Rien ne suis.


Chansons pour Elle - II - Paul Verlaine

16 février 2008

Emu

par la détresse de Clément Poitrenaud, hurlant de souffrance dans les bras de Vincent Clerc, le tibia gauche brisé. Emu par l'amitié entre les joueurs.


(photo Getty Images)


(photo l'équipe)
Ce soir la victoire est amère.

Courage Clément, courage Florian, tout le peuple Rouge et Noir, toute la Ville sont avec vous. On vous attend sur les terrains, et on applaudira encore à vos exploits.

12 février 2008

Le ciel n'est pas si vide

Wer zu Lebzeit gut auf Erden
Wird nach dem Tod ein Engel werden
Den Blick gen Himmel fragst du dann
Warum man sie nicht sehen kann?

Erst wenn die Wolken schlafen gehen
Kann man uns am Himmel sehen
Wir haben Angst und sind allein

Gott weiß ich will kein Engel sein

Sie leben hinterm Sonnenschein
Getrennt von uns unendlich weit
Sie müssen sich an Sterne krallen (ganz fest)
Damit sie nicht vom Himmel fallen

Erst wenn die Wolken schlafen gehen
Kann man uns am Himmel sehen
Wir haben Angst und sind allein

Gott weiß ich will kein Engel sein
Gott weiß ich will kein Engel sein
Gott weiß ich will kein Engel sein

Erst wenn die Wolken schlafen gehen
Kann man uns am Himmel sehen
Wir haben Angst und sind allein

Gott weiß ich will kein Engel sein
Gott weiß ich will kein Engel sein
Gott weiß ich will kein Engel sein
Gott weiß ich will kein Engel sein
Gott weiß ich will kein Engel sein

Engel - Rammstein

Qui sème le vent récolte la tempête

Sale temps pour les nains de jardin

10 février 2008

60 secondes

This isn't who I am
From confidence to self doubt
In 60 seconds...
Storming stages and stereos
From here to there
Trying to prove that I belong
Trying to win approval
From people that I don't know

And I look so strong
when the weight of all the world
Don't take its toll
And I'd choose my side if I believed in what was right
But I'm all wrong

I'm not larger than life
I'm not taller than trees
Do I mean what I say or is it just this disease?
Will I never go home?

Never telling the truth how this life eats away
Meaning I'm fake
And I'm questioning whether this whole thing was worth it
To die poor and all alone?

And I look so strong
When the weight of all the world
Don't take its toll
And I'd choose my side if I believed in what was right
But I'm all wrong

Just don't tell me
This doesn't mean the World
'Cause my ears would bleed
And my heart would hit the floor

And I look so strong
When the weight of all the world
Don't take its toll
And I'd choose my side if I believed in what was right
But I'm all wrong

They looked like strong hands - Bayside